Acteur central du forum citoyen réalisé le 2 novembre 2024, le Premier ministre, Dr Garry Conille a profité de cet événement pour échanger avec des citoyens sur les initiatives prises par le gouvernement, les progrès observés ainsi que les obstacles rencontrés. Priorité du gouvernement de transition, la lutte contre l’insécurité a occupé une place de choix dans l’intervention du chef du gouvernement.
« L’une des urgences pour renforcer la sécurité est de renforcer l’effectif de l’armée (…) Nous faisons face à une guérilla urbaine », a indiqué d’entrée de jeu le chef du Conseil supérieur de la police nationale (CSPN) qui a insisté sur l’urgente nécessité de mobiliser les Forces Armées d’Haïti (FAd’H) et de mettre à sa disposition la logistique nécessaire pour mener à bien sa mission. « Depuis mon arrivée, je me suis empressé d’aller dire à la communauté internationale que la qualité et la quantité de l’aide que le pays reçoit n’est pas bonne, qu’elle n’est pas suffisante et ne résoudra pas le problème (…) On a besoin d’hélicoptères, de meilleurs drones. Il y a des équipements dont on a besoin et que vous [la communauté internationale, ndlr] refusez de nous donner parce que vous dites que c’est seulement à l’armée que vous pouvez les donner. Il y a des équipements d’intelligence sophistiqués, si on les avait donnés à la PNH, cela aurait donné de meilleurs résultats. J’ai dit que l’approche de l’assistance en général, elle ne nous permettra pas de sortir de cette crise » a-t-il indiqué.
Le renforcement des capacités de l’armée serait un atout dans un contexte où les promesses de mobilisation des troupes de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) n’ont toujours pas été tenues. « Vous m’aviez promis que j’aurais 2 500 personnes en septembre. Septembre est arrivé. J’en ai seulement 400. Où est le reste ? Vous m’aviez dit que vous alliez m’aider à reconstruire l’armée, la police, engager des gens. Où est ce support ? », a déclaré le Premier ministre Garry Conille, qui pour remédier à cette situation ne s’est pas ménagé. « Ma priorité était d’aller dire aux amis que les promesses faites dans le cadre de l’urgence n’ont pas été tenues. J’ai envoyé la ministre des Affaires étrangères au Brésil, en Belgique. Moi, je me suis rendu aux USA. J’ai appelé des amis au Salvador, parlé à des gens au Mexique, mobilisé tous les gens que je connais de la communauté internationale pour leur dire que cette promesse d’appui est urgente pour Haïti, pour leur dire que les enfants d’Haïti ne sont pas moins méritants que des enfants ukrainiens », a expliqué Garry Conille, martelant qu’Haïti mérite la même attention, le même effort, le même engagement que l’Ukraine.